L’attaque Stonewall est une variante de la partie du Pion Dame. On la reconnaît au fait que les blancs jouent 1.d4, 2.e3, 3.f4 et 4.c3, puis (souvent) 5.Fd3 (bien sûr, les coups ne sont pas toujours joués dans cet ordre). A vrai dire, la Stonewall est un système que les blancs mettent en place plutôt qu’une variante à proprement parler. Si les blancs se développent en Stonewall, on parle de Stonewall, peu importe la réponse des noirs. En revanche, lorsque les noirs se développent en Stonewall, avec les pions en c6, d5, e6 et f5, on parle de variante Stonewall de la défense hollandaise.
Etant donné que le système Stonewall peut être utilisé contre plusieurs sortes de défenses noires, l'ECO n’est pas à même de le classifier. On le trouve notamment dans les sections D00 (lorsque les noirs ont joué ...d5), A45, et A03 (ouverture Bird).
1 - Remarques d’ordre général
Comme son nom l’indique, la Stonewall est une formation solide, difficile à mettre à bas de force. Si les noirs s’avèrent incapables de réagir énergiquement à la mise en œuvre d’une Stonewall par les blancs, ceux-ci peuvent mener contre leur roi une attaque fatale. L’attaque-type se déroule ainsi :
1 - cavalier f3-e5
2 - avance du pion g pour mettre le cavalier noir hors d’état de défendre
3 - enfin, sacrifice du fou en h7, dès qu’une pièce majeure (dame et/ou tour(s)) est en position d’atteindre le roque noir par la colonne h.
Cette attaque s’avère souvent d’une telle puissance que les blancs n’ont pas besoin de développer leur cavalier b1 et leur fou c1. Les ordinateurs d’échecs sont, traditionnellement, vulnérables à la Stonewall, parce que les positions à traiter ne proviennent pas de lignes tactiques précises (par conséquent, leurs bibliothèques d’ouvertures ont du mal à les traiter). Les blancs se préparent simplement à lancer l’assaut en disposant leurs pièces de manière agressive, sans toutefois qu’aucune de leurs menaces ne soit de nature immédiate. Le temps que l’ordinateur réalise que son roi est attaqué, il est souvent trop tard.
Les revers de la médaille Stonewall sont le trou en e4 et le fait que le fou de cases noires en c1 est complètement bloqué par les pions. Si les noirs défendent correctement contre l’attaque blanche, ces failles stratégiques peuvent s’avérer fatales. C’est pour cela que l’attaque Stonewall se fait très rare chez les experts, et n’est plus que rarement vue chez les joueurs de club. Toutefois, la Stonewall noire (variante de la défense hollandaise) est parfois jouée par de grands maîtres.
Les noirs disposent de plusieurs possibilités pour contrer la Stonewall. Ils peuvent notamment décider de la mise en fianchetto ou non de leurs fous; par exemple, après b6, ils peuvent jouer …Fa6, qui permettra peut-être l’échange du dangereux fou des blancs en d3, et ils peuvent également procéder à un fianchetto sur l’aile-roi (par …g6 suivi de Fg7), ce qui aura pour effet d’interdire aux blancs l’attaque de la case h7. Pour mettre des bâtons dans les roues blanches, les noirs peuvent également disposer (ils doivent toutefois agir rapidement) leur fou c8 en f5.
Position des pièces dans la Stonewall :2 - Un exemple de Stonewall
Cet exemple illustre ce qui peut se passer si les noirs commettent des approximations
1.d4 d5 2.f4 Cf6 3.e3 e6 4.Cf3 c5 5.c3 Cc6 6.Fd3 Fd6 7.O-O O-O 8.Cbd2 b6 9.Ce5 Fb7 10.g4 Dc7 11.g5 Cd7 12.Fxh7+ Rxh7 13.Dh5+ Rg8 14.Tf3 f6 15.Th3 fxe5 16.g6 1-0