L’Attaque Est-indienne (en anglais King’s Indian Attack : KIA) est un système d’ouverture pour les blancs, dont l’utilisateur le plus notable fut sans doute Bobby Fischer.
Il s’agit d’un système d’ouverture plutôt que d’une série de coups spécifiques. Ce système peut se jouer dans beaucoup d’ordres de coups différents. L’Attaque Est-Indienne se joue souvent dans cet ordre : 1.e4, d3, Cd2, Cgf3, g3, Fg2 et 0-0, mais peut aussi bien être atteinte après 1. g3, 1. Cf3, et même 1. d3.
Par nature, l’Attaque Est-indienne est un système fermé et stratégique, qui permet à ses adeptes d’être confrontés à des thèmes et à des pointes tactiques communs, et qui offre un milieu de jeu confortable face à plusieurs types de défense.
L’AEI est souvent utilisée contre les défenses semi-ouvertes où les noirs répondent assymétriquement à e4, comme la défense Française, la défense Sicilienne ou la défense Caro-Kann. Mais elle peut aussi être jouée contre des réponses noires plus usuelles, fermées : la plupart du temps, en débutant par 1.Cf3 et en fianchettant plus tard le fou de cases blanches. Pour cette raison, il n’est pas rare de voir la KIA transposée sur une Réti, une Catalane, une Anglaise ou même une Attaque Nimzo-Larsen (après b3 et Fb2).
L’AEI est le reflet du positionnement adopté par les noirs dans la DEI (Défense Est-indienne). Mais, du fait que les blancs disposent d’un temps supplémentaire, la nature du jeu va s’avérer très différente de celle d’une DEI-type.
L’Attaque Est-Indienne constitue un choix solide d’ouverture de la part des blancs, même si moins ambitieux que nombre d’ouvertures populaires. Bien que rarement utilisée au plus haut niveau, sauf pour éviter certaines lignes (les plus étudiées), l’Attaque Est-Indienne est extrèmement populaire chez les bons joueurs de club, parce qu’elle est plus facile à apprendre que les autres ouvertures, pour lesquelles il est nécessaire de mémoriser tel ou tel ordre de coups pour éviter de sombrer immédiatement dans une position perdante.
Les blancs vont adopter un plan somme toute banal : la poussée e4-e5, centre bloqué, avantage d’espace sur l’aile-roi, et bonnes chances d’attaque sur un petit-roque noir. Il ne faut pas sous-estimer les ressources des noirs (par exemple, l’avantage d’espace sur l’aile-dame). A vrai dire, cette assymétrie engendre fréquemment des milieux de jeu violents, puis des réseaux de mat élégamment tissés, impliquant le sacrifice de plusieurs pièces.
Parties célèbres
La 5ème partie du match Deep Blue–Garry Kasparov (1997) en est une autre bonne illustration.