Gambit Benko

http://en.wikipedia.org/wiki/Benko_gambit

Le Gambit Benko consiste à jouer 3...b5 dans la Défense Benoni, après 1.d4 Cf6 2.c4 c5 3.d5.

gambit benko

Trois sections de l’ECO en présentent une analyse :

1 - Origine et prédécesseurs

L’idée de sacrifier un pion par ...b5 et ...a6 est assez ancienne. On peut noter qu’(entre autres) Opocensky appliqua cette idée, face à Stahlberg à Podebrad en 1936, face à Keres à Parnu en 1937, et face à Eliskases à Prague en 1937. Dans le même esprit, la partie Taimanov-Bronstein, match des candidats Zürich 1953, attire tout particulièrement l’attention. La plupart de ces parties débutèrent comme des Défenses Est-Indiennes, et les noirs ne jouèrent …c5 et …b5 qu’aux coups suivants. Le premier Gambit de la Volga pur fut peut-être Szabo-Lundin, Interzonal Saltsjobaden 1948.

A l’origine, on appelait cette ouverture Gambit Volga, de la rivière Volga, parce qu’un article de B. Argunow, traitant de 3...b5!?, avait été écrit à Kuibyshev (Samara depuis 1991), en Russie, et publié dans la seconde édition du magazine Schachmaty dans l’URSS de 1946. Le terme est d’ailleurs toujours largement utilisé dans la littérature Russe.

Vers la fin des années 1960, Pal Benko, un GM Hongrois vivant aux USA, fit aussi la promotion de cette idée, et apporta de nombreuses autres suggestions. Le nom Gambit Benko resta, et est toujours en usage, en particulier dans les pays de langue anglaise.

Bien que "Gambit Volga" ait originellement fait référence uniquement au coup 3…b5 (parfois suivi assez tôt d’...e6), et “Gambit Benko” uniquement à ce qui constitue aujourd’hui la ligne officielle, 3…b5 4.cxb5 a6 (Benko l’analysa lui-même dans son traité sur l’ouverture), on emploie aujourd’hui interchangeablement ou concurrement les deux termes (ex. Gambit Benko-Volga).


2 – Théorie

Pour jouer la ligne officielle, il faut aligner les coups 4.cxb5 a6 5.bxa6 Fxa6, suivis d’un fianchetto du fou f8 des noirs (les joueurs noirs, méfiants du système de double-fianchetto, dans lequel les blancs jouent g3 et b3, et fianchettent leurs deux fous, ont préféré 5...g6, préparant 6.b3 Fg7 7.Fb2 Cxa6!). Les noirs obtiennent dédommagement pour le pion sous plusieurs formes. Tout d’abord, les blancs vont devoir résoudre le problème du développement du fou f1. Après 4.cxb5 a6 5.bxa6 Fxa6 6.Cc3 d6, si les blancs jouent 7.e4, alors les noirs vont pouvoir jouer 7...Fxf1, et les blancs, après avoir recapturé avec leur roi, vont perdre du temps pour roquer artificiellement avec g3 et Rg2, comme dans la ligne 7...Fxf1 8.Rxf1 g6 9.g3 Fg7 10.Rg2. Et si les blancs évitent celà en fianchettant leur fou, celui-ci va se retrouver dans une position plutôt passive, bloqué par le pion blanc en d5.

En dehors de cela, les noirs peuvent également obtenir un bon contrôle de la diagonale a1-h8, et faire pression sur les colonnes semi-ouvertes a et b. Ces avantages vont bien sûr, s’ils arrivent à se les procurer, leur profiter jusqu’à la toute fin de partie. Conséquemment, et c’est inhabituel dans un gambit, peu va importer aux noirs d’échanger ou non les reines; à vrai dire, un tel échange constituera peut-être même pour eux un coup idéal, s’il leur permet en plus d’empêcher une attaque blanche sur l’aile-roi d’aboutir.

Bien que la ligne officielle de la Benko soit considérée comme acceptable pour les blancs, il existe plusieurs alternatives, qui évitent certains des problèmes que comporte cette ligne. La plus simple consiste à simplement refuser le gambit, en jouant 4.Cf3 or 4.a4. Une autre idée (populaire en 2004 à niveau GM) consiste à accepter le pion, mais à le rendre immédiatement, par 4.cxb5 a6 5.b6.


3 – Utilisation

Le pratiquant le plus notable de ce gambit fut son éponyme Pal Benko. Plusieurs autres joueurs de premier plan, d’une nature combative, comme le Grand Maître anglais Michael Adams, le GM américain John Fedorowicz, ou le GM ukrainien Vassily Ivanchuk, s’en sont servi à un moment ou un autre, mais peu en ont fait leur défense principale contre 1.d4.





4 – Anecdote

Il est question de Gambit Benko dans la nouvelle “Black to Move” (Trait aux noirs) de Jack McDevitt, publiée dans le recueil de nouvelles Standard Candles.