https://en.wikipedia.org/wiki/Vienna_Game
La Partie Viennoise débute par les
coups
:
2. Cc3
Ce second coup blancs est moins joué
que
2.Cf3, et est également plus récent. Un critique littéraire a écrit
dans le New
York Times en 1888 que "depuis Morphy, n'a été présentée qu'une seule
ouverture nouvelle, la Viennoise".
L'idée originale derrière la Partie
Viennoise était de jouer un Gambit du roi retardé, en poursuivant par
f4, mais
dans la pratique moderne, les blancs jouent souvent plus calmement (par
exemple
en fianchettant leur fou-roi par g3 puis Fg2). Les noirs répondent très
souvent
2.Cf6. Cette ouverture peut également mener à la variante
Frankenstein-Dracula.
Weaver W. Adams est célèbre pour avoir
prétendu que la Partie Viennoise conduisait à une victoire forcée des
blancs.
Nick De Firmian conclut, pour sa part, dans la 15ème édition
de Modern Chess Openings, que cette
ouverture mène à l'égalité si chaque joueur fait au mieux.
Programme
·
1 -
2...Cf6
o
1.1 3.f4
o
1.2 3.Fc4
o
1.3 3.g3
o
1.4 3.a3
·
2 -
2...Cc6
o
2.1 3.Fc4
o
2.2 3.f4
§
2.2.1 Gambit Hamppe–Muzio
§
2.2.2 Gambit Steinitz
o
2.3 3.g3
·
3 -
2...Fc5
2...Cf6
Les blancs disposent de trois grandes
options : 3.f4, 3.Fc4, et 3.g3. Notez que 3.Cf3 transpose dans la
Partie des
Trois Cavaliers de la Petrov, qui après 3...Cc6 mène à la Partie des
Quatre
Cavaliers.
3.f4
Au niveau "grand-maître", le
coup 3.f4..., le Gambit Viennois, est considéré comme étant trop
risqué. La
meilleure réponse est 3...d5, contre-attaquant au centre, car 3...exf4
4.e5 De7
5.De2 force le cavalier noir à se replier. Après 4.fxe5 Cxe4, 5.Df3 est
bien
contré par 5...Cc6, avec la pointe 6.Cxe4 Cd4. 5.d3 est possible
également,
mais la suite naturelle est 5.Cf3. Les blancs s'ouvrent des lignes, et
s'octroient des possibilités d'attaque, mais si les noirs jouent
correctement,
ils pourront garder l'équilibre.
3.Fc4
Le coup 3.Fc4 mène à une position qui
peut aussi être atteinte à partir de l'ouverture du Fou (1.e4 e5
2.Fc4). Les
noirs disposent de plusieurs choix; 3...Fc5 peut transposer dans le
Gambit du
Roi refusé, après 4.d3 d6 5.f4 Cc6 6.Cf3; après 3...Cc6 4.d3, 4...Ca5,
4...Fc5
ou 4...d6 sont tous jouables; 3...Fb4 4.f4 Cxe4 5.Dh5 0-0 conduit à un
jeu
sauvage mais probablement égal, selon De Firmian, dans MCO-15. 3...Cxe4
est possible également; s'ensuit alors 4.Cxe4 d5, qui prend en
fourchette
le fou et le cavalier. Bien que ressemblant à un joli coup,
4.Fxf7+ est
faible; après 4...Rxf7 5.Cxe4 d5! (notons que 5...Cc6 est mauvais, car
6.Df3+, et
les noirs ne peuvent jouer 6...Rg8?? à cause de 7.Cg5! 1–0
Davids–Diggle (London
Banks League 1949), et 6...Re8 laisse le roi exposé au
centre) 6.Df3+ (6.Dh5+
g6 7.Dxe5? Fh6! Et les noirs gagnent) Rg8 7.Cg5!? (en espérant
7...Dxg5?? 8.Dxd5+
et mat au coup suivant, Schottlaender–Ed. Lasker (simultanée à Breslau
en 1902))
Dd7!, avec gros avantage noir : paire de fous + centre de
pions. Après
3...Cxe4, les blancs continuent fréquemment plutôt
avec 4.Dh5 (menaçant Dxf7#) 4...Cd6 5.Fb3.
Les noirs peuvent alors soit jouer "calme", avec 5...Fe7 6.Cf3 Cc6
7.Cxe5
g6 8.De2 (ou 8.Cxc6 dxc6 9.De5 0-0) Cd4 9.Dd3 Cxb3 10.axb3 Cf5 11.0-0
d6, qui
s'acheva par une nulle entre Anand et Ivanchuk, à Roquebrune 1992),
soit
compliquer, par 5...Cc6 6.Cb5 g6 7.Df3 f5 8.Dd5 De7 9.Cxc7+ Rd8 10.Cxa8
b6, surnommé
par le joueur d'échecs par correspondance et théoricien Tim Harding "La
variante Frankenstein-Dracula".
3.g3
Le
mouvement 3.g3, la Variante Mieses, est une suite
calme, dans laquelle les blancs disposent leur fou-roi en fianchetto.
Cette
ligne fut jouée par Vasily Smyslov quelques fois, notamment lors d'une
victoire
face à Lev Polugaevsky durant le Championnat d'URSS 1961. Cette partie
se
poursuivit ainsi : 3...d5 4.exd5 Cxd5 5.Fg2 Fe6 6.Cf3 Cc6 7.0-0 Fe7
8.Te1 Ff6
9.Ce4 0-0 10.d3 Fe7 11.a3 Cb6 12.b4, et l'ECO évalue la position
légèrement
meilleure pour les blancs. La ligne principale, de nos jours, est
5...Cxc3
6.bxc3 Fd6 7.Cf3 0-0 8.0-0. Les noirs ont une alternative intéressante
: 3...Fc5
(3...Cc6 voit normalement une transposition dans l'une des autres
lignes).
3.a3
Ajoutons
à ces lignes le fantasque 3.a3, conseillé par
le défunt maître américain Ariel Mengarini , et auquel on donne
parfois
son nom. Il ne s'agit pas d'un coup qui permette de prendre le dessus,
mais
plutôt d'un coup d'attente, qui permet aux blancs d'obtenir une version
améliorée de la position des noirs après 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6. Tout
d'abord, la
"Ruy Lopez inversée", avec 3...Fb4 est esquivée. Ensuite, après
3...d5, 4.exd5 Cxd5 5.Dh5!? permet aux blancs d'atteindre une version
améliorée
de la Variante Steinitz de la Partie Ecossaise, puisque les noirs ne
peuvent
pas jouer ...Cb4, ce qui est une idée
importante pour les blancs dans la position-miroir. Notons qu'après
3...Fc5, 4.Cf3,
on retrouve une Défense des Deux Cavaliers inversée, à la différence
que la
réponse-type 4...Cg4 se voit contrée par 5.d4 exd4 6.Ca4, et 6...Fb4+,
le coup
habituel des blancs dans la position-miroir, est impossible. Après
4...Cg4, les
blancs peuvent aussi jouer des versions améliorées de la Variante
Ulvestad
(6.b4 dans la ligne ci-dessous) ou de la Variante Fritz (6.Cd5 c6
7.b4), vu
que, lorsque les blancs vont jouer b4, leur pion sera protégé, pas
comme dans
la position-miroir. Si les noirs jouent plus calmement, avec 3...Fc5
4.Cf3 Cc6,
alors 5.Cxe5! Cxe5 6.d4 donne quelque avantage aux blancs. La meilleure
ligne
pour les noirs est peut-être 3...Fc5 4.Cf3 d5 5.exd5 0-0 (meilleur que
5...e4
6.d4, où le coup normal, 6...Fb4, est impossible), et si 6.Cxe5, alors
6...Te8
7.d4 Fxd4! 8.Dxd4 Cc6, comme dans la ligne-miroir. 3...Fc5 est possible
également, suit 4.Cf3 d6, et les noirs se portent bien après 5.Fc4 Fe6,
tandis
que 5.d4 cxd4 6.Cxd4 n'offre aux blancs que peu ou pas d'avantage.
2...Cc6
Ici aussi, les blancs
ont trois options : 3.Fc4, 3.f4, et 3.g3. A noter : 3.Cf3 transpose
dans la Partie
des Trois Cavaliers, qui elle-même, après 3...Cf6 mène à la Partie des
Quatre
Cavaliers.
3.Fc4
Le plus souvent, les
blancs jouent 3.Fc4, et alors le solide coup 3...Cf6 transpose dans la
ligne 2...Cf6
3.Fc4 Cc6. Plus faible est 3.Fc4 Fc5, car 4.Dg4! s'avère difficile à
parer. On
pense que 4...Rf8 et 4...g6 sont les meilleures réponses, mais aucune
n'est vraiment
plaisante pour les noirs. Le naturel 4...Df6?? perd : 5.Cd5! Dxf2+
6.Rd1, et,
alors que le roi blanc n'est pas réellement en danger, les blancs
menacent de
partout : 7.Dxg7; 7.Cxc7+; et 7.Ch3 Dd4 8.d3 qui pourra prend au piège
la reine
noire par 9.c3.
3.f4
Gambit Hamppe–Muzio
Le Gambit Hamppe–Muzio
(ou Gambit Viennois Hamppe–Muzio) est caractérisé par les coups : 1.e4
e5 2.Cc3
Cc6 3.f4 exf4 4.Cf3 g5 5.Fc4 g4 6.0-0 gxf3 7.Dxf3.
Comme dans son proche
parent, le pointu Gambit Muzio, les blancs sacrifient le cavalier en f3
en
échange d'une puissante attaque sur le roi noir. Il tient son nom du
théoricien
Autrichien Carl Hamppe, et est classé dans la section C25 de l'ECO.
La Variante Dubois se poursuit ainsi : 7...Ce5 8.Dxf4 Df6.
Gambit Steinitz
Le Gambit Steinitz, 1.e4 e5 2.Cc3 Cc6 3.f4 exf4 4.d4, était l'une des lignes préférées de Wilhelm Steinitz, le premier champion du monde. Les blancs autorisent les noirs à mettre leur roi en mauvaise posture, avec 4...Dh4+ 5.Re2, dans l'optique de prouver que le centre de pions et la position exposée de la reine noire sont des facteurs plus significatifs. Contrairement à Steinitz, qui affirmait que "le roi est un combattant!", peu de joueurs modernes sont enclins à exposer leur roi de la sorte. Et par conséquent le Gambit Steinitz est rarement vu aujourd'hui.
3.g3
Ce coup est connu sous le nom de
Variante Paulsen.
2...Fc5
Il s'agit d'une
alternative excentrique, mais jouable. Par exemple, l'ancien champion
du monde
José Raúl Capablanca la tenta face à Ilya Kan à Moscou en
1936. Réponses
possibles : 3.Fc4, 3.Cf3, et 3.f4. Sur 3.Fc4, les lignes avec ...Cf6 et
...Cc6 ont
été vues précédemment. Les noirs peuvent aussi jouer ...d6.
Les blancs peuvent
continuer en jouant 3.Cf3, et alors 3...Cc6?! (transposant dans la
Partie des
Trois Cavaliers) est contré par 4.Cxe5! Cxe5 5.d4 Fd6 6.dxe5 Fxe5 7.Fd3
qui offer
un bel avantage aux blancs. 3...d6! est plus fort. Suit 4.Ca4 Cd7
5.d3 Cgf6
6.Fe2 0-0 7.0-0 c6 8.Cxc5 Cxc5 9.Ce1 Ce6 10.c3 d5 avec chances à peu
près
égales. La ligne principale continue comme cela : 4.d4 exd4 5.Cxd4
Cf6 6.Fg5
(6.Fe2 d5 7.e5 Ce4 8.0-0 Cxc3 est égal) h6 7.Fh4 0-0 8.Cb3 et De
Firmian propose,
dans MCO-15 : 8...Fb4 9.Fd3 Te8 10.0-0 Fxc3 11.bxc3 g5! 12.Fg3 Cxe4, et
les
noirs ont "au moins égalisé".
Après 3.f4, ...d6 mène
au Gambit du Roi refusé. Notons la faiblesse de 3.Dg4 Cf6! 4.Dxg7
Tg8 5.Dh6
Fxf2+ qui donna aux noirs un large avantage lors de la rencontre
Tsikhelashvili–Karpov,
URSS 1968, car 6.Rxf2?? Cg4+ gagne la dame blanche. Autre possibilité
un peu
excentrique : 3.Ca4, et la suite 3...Fxf2+!? 4.Rxf2 Dh4+ 5.Re3 Dxf4+
6.Rd3 d5 mène
à de féroces complications, comme dans la célèbre Nulle Immortelle
(Hamppe-Meitner, Vienne 1872). Toutefois, le calme 3...Fe7 offre de
bonnes
perspectives aux noirs.