http://en.wikipedia.org/wiki/Philidor_Defence
1. e4 e5
2. Cf3 d6
Cette
ouverture tient son nom du
célèbre joueur français du XVIII° siècle François-André Danican
Philidor, qui
la prônait comme alternative à l'habituel 2...Cc6. A l'origine, son
idée était
de défier le centre blanc par la poussée f7–f5.
De
nos jours, la Philidor est
réputée solide mais passive pour les noirs, et est rarement vue à
top-niveau
(elle est toutefois parfois utilisée en tant qu'alternative aux
ouvertures avec
2…CC6, analysées en profondeur).
Le
code ECO de la défense
Philidor est C41.
Table des matières
1
-
Utilisation
La Philidor apparut dans l'une des parties les
plus
célèbres jamais jouée, la "Partie de l'Opéra", qui opposa en 1858 le maître
américain Paul Morphy et deux forts amateurs, le duc Karl de
Brunswick (un
noble allemand) et le comte Issouard (un aristocrate français). La
partie
se poursuivit 3.d4 Fg4, s'écartant des lignes modernes classiques.
En 2004, aucun joueur de haut niveau n'emploie régulièrement la Philidor. Signalons toutefois qu' Étienne Bacrot et Liviu-Dieter Nisipeanu s'y essaient de temps en temps, et que, ces vingt dernières années, sa popularité chez les maîtres a légèrement grimpé.
2 – Lignes
débutant par 3.d4
Avec 3.d4, les blancs défient immédiatement le
centre
noir. Dans cette position, les noirs disposent de plusieurs options :
3...exd4
La réponse noire la plus jouée est 3...exd4, qui
relâche
la tension centrale, mais abandonne le centre aux blancs. Après 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3, les noirs
poursuivent normalement par ...Fe7 et ...0-0 (la variante Antoshin),
mettant en
place une position défensive solide.
Dans cette ligne, les noirs peuvent aussi
fianchetter
leur fou en g7, même si c'est plutôt inhabituel. Bent
Larsen tenta
cela dans quelques parties, parmi lesquelles un nul face à Mikhail
Tal en
1969.
A la place de 4.Cxd4, les blancs peuvent aussi
jouer 4. Dxd4, un coup apprécié par Paul
Morphy, avec l'intention 4... Cc6 5. Fb5
Fd7 6. Fxc6 Fxc6 7. Cc3 Cf6 8. Fg5 suivi de 0-0-0. Cette
ligne fut
jouée dans de nombreuses parties au XIX° siècle.
Variante Hanham
L'autre option noire principale est de maintenir la tension au centre et d'adopter une formation avec ...Cd7, ...Fe7, et ...c6. Ce plan est appelé Variante Hanham (du nom du maître américain James Moore Hanham) et avait les faveurs d'Aron Nimzowitsch. Une ligne souvent vue : 3... Cf6 4. Cc3 Cbd7 5. Fc4 Fe7 6. 0-0 (6.Cg5 constitue une alternative intéressante : après 6...0-0 7.Fxf7+ Txf7 8.Ce6 De8 9.Cxc7 Dd8 10.Cxa8, les blancs ont l'avantage matériel, mais les noirs ont une forte initiative après, par exemple, 10...b5 11.Cxb5 Da5+) 6... 0-0 7. a4 (pour empêcher ...b5) 7... c6.
Le grand maître Larry Kaufman, dans son livre The
Chess Advantage in Black and White, fait remarquer que l'objectif
de la
variante Hanham est de conserver le pion noir en e5, tout comme dans
les lignes
fermées de la Ruy Lopez; il affirme que la Hanham "serait plutôt
populaire
et sur un pied d'égalité avec les principales défenses contre 1.e4,
s'il n'y
avait un détail ennuyeux : les noirs ne peuvent atteindre la position
de la
Hanham de force."
Signalons une alternative au 4.Cc3 blanc, en
réponse au 3...Cf6
des noirs : 4. dxe5! Cxe4 5. Dd5! Cc5
6. Fg5 Fe7 7. exd6 Dxd6 8. Cc3. Cette ligne, selon Kaufman et le grand
maître
Christian Bauer, donne l'avantage aux blancs.
Ordre de coups alternatif
Les noirs essaient parfois 3...
Cd7, espérant 4.Cc3 Cgf6, permettant d'atteindre la Variante
Hanham. Mais alors 4. Fc4! est
difficile à gérer pour les noirs, car 4...Cgf6 échoue sur 5.Cg5, et
4...Fe7 perd
un pion après 5.dxe5 Cxe5 (5...dxe5?? 6.Dd5! gagne) 6.Cxe5 dxe5
7.Dh5! La
meilleure option pour les noirs est 4...
c6, mais elle offre aux blancs l'avantage de la paire de fou après 5. 0-0 Fe7 6. dxe5 dxe5 (6...Cxe5
perd un pion : 7.Cxe5 dxe5 8.Dh5) 7.
Cg5! Fxg5 8. Dh5! De7, et ensuite 9.Fxg5 ou 9.Dxg5.
Expérimentations noires pour atteindre la
variante Hanham
Ces
dernières années, les noirs
ont expérimenté d'autres ordres de coups, de manière à atteindre la
Variante
Hanham tout en évitant 3...Cf6 4.dxe5! et 3...Cd7 4.Fc4!
L'intention originale de Philidor : 3...f5
Après 3.d4, existe une approche plus agressive
pour les
noirs : 3...f5!?, un coup aujourd'hui appelé Contre-gambit Philidor car
recommandé par Philidor lui-même. Selon lui, le mouvement 3...f5 est
jouable
également après 3.Fc4, et peut mener à des positions incroyables comme
3.Fc4 f5
4.d3 c6, puis pourquoi pas f5–f4, b7–b5, a7–a5, et même g7–g5 et h7–h5
(tous
les pions noirs ont bougé avant les pièces!)
Au
XIX° siècle, 3...f5 était
employé aussi par Paul Morphy. Ce coup peut mener à des positions plus
ouvertes
que les autres lignes, mais il a plutôt mauvaise
réputation. Cependant, certains soutiennent que 3...f5 est
une idée valable. Le grand maître Tony Kosten le traite
avec
respect dans sa monographie sur cette ouverture. Ce coup était aussi
utilisé
par David Bronstein et Teimour Radjabov.
Après
3.d4 f5, les possibilités
principales sont :
S'ils
jouent convenablement, les
blancs ont un petit avantage dans toutes ces positions.
3...Fg4?!
3...Fg4?! est un coup inférieur, à la lumière de 4. dxe5 Fxf3 (sinon, les noirs peuvent gambiter un pion, avec 4...Cd7?!, coup connu sous le nom de Gambit du Duc de Brunswick) 5. Dxf3 dxe5 6. Fc4, qui offre aux blancs l'avantage de la paire de fou dans une position ouverte. (Et maintenant, le "naturel" 6...Cf6? permet aux blancs de gagner un pion, en jouant 7.Db3. Ce fut ce qui advint lors de la célèbre "Partie de l'Opéra", et Paul Morphy avec les blancs refusa le pion, mais s'offrit une forte initiative après 7...De7 8.Cc3.)
3 - Ligne
débutant par 3.Fc4
Les
blancs disposent d'une autre
alternative : 3.Fc4, retardant d2–d4, ou y renonçant complètement,
jouant d2–d3
à la place. Le coup 3.Fc4 permet aussi aux blancs de préparer le piège
de Légal.
Après 3...Cc6, on entre dans la Semi-Italienne.