http://en.wikipedia.org/wiki/Giuoco_Piano
Le
Giuoco Piano
(Italien: "Jeu
Calme"; prononcer [dʒwɔːko ˈpjaːno]) est l'ouverture débutant par les
coups :
1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3.Fc4 Fc5
Le
fou blanc
"italien"
en c4 empêche les noirs d'avancer au centre avec ...d5 et attaque la
case
vulnérable f7. Le plan des blancs est de dominer le centre par d2–d4
puis
d'attaquer le roi noir. L'objectif des noirs est de se libérer grâce à
l'échange de pièces, puis de jouer la poussée ...d5, ou de tenir la
position de
leur pion central en e5.
Parmi
les
alternatives possibles
à 3...Fc5, les plus jouées sont 3...Cf6 (la Défense des Deux Cavaliers)
et 3...Fe7
(la Défense Hongroise). Bien plus rarement, on voit 3...d6 (l'Ouverture
Semi-Italienne), 3...g6, 3...Cd4 (le Gambit Blackburne Shilling), et
3...f5.
1
-
Histoire
Le Giuoco Piano est l'une des plus vieilles
ouvertures du
jeu d'Echecs. Le portugais Damiano la jouait au début du XVI° siècle,
et
l'italien Greco au début du XVII°. Elle est également connue sous le
nom de
Partie Italienne (Pinski 2005:5), bien que ce nom soit aussi utilisé
pour
définir toutes les parties débutant par 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fc4, sans
tenir
compte du troisième coup noir (Gufeld & Stetsko 1996:5). Le Giuoco
Piano était
populaire au XIX° siècle, mais les améliorations modernes sur le plan
de jeu
défensif ont poussé la plupart des maîtres vers des ouvertures telles
que la
Ruy Lopez, qui offrent aux blancs de meilleures perspectives en termes
d'initiative sur le long terme.
Dans les temps modernes, les grands maîtres ont
montré
une nette préférence pour le plus lent et plus stratégique Giuoco
Pianissimo
(4.d3). Anatoli Karpov employa le Giuoco Pianissimo contre Viktor
Korchnoi par
deux fois lors du Championnat du monde 1981, avec pour résultat deux
parties
nulles. Garry Kasparov l'utilisa face à Joël Lautier à Linares en 1994,
et
abandonna après 26 coups. Vladimir Kramnik choisit de s'en servir lors
d'une
partie jouée avec Teimour Radjabov à Linares (2004). Viswanathan Anand
s'imposa
avec lui contre Jon Hammer en 2010, et Magnus Carlsen l'utilisa face à
Hikaru
Nakamura à London 2011, et l'emporta en 41
coups.
Note :
retrouvez toutes ces parties sur
le site http://www.chessgames.com/
2 - Variantes
Les principaux 4èmes coups blancs
sont :
- 4.c3 (la variante Greco), voir
ci-dessous.
- 4.d3 (le Giuoco Pianissimo, en
italien : "Jeu Très Calme"), voir ci-dessous.
- 4.b4 (le Gambit Evans) : les blancs
offrent un pion pour accélérer leur développement. Cette ouverture
était
populaire au XIXème siècle, plus que le Giuoco Piano
classique.
- 4.d4 (le Gambit Italien) : les
blancs ouvrent le centre, et évitent ainsi les lignes calmes du Giuoco
Piano et
du Giuoco Pianissimo.
- 4.0-0, souvent avec l'intention de
répondre à 4...Cf6 par 5.d4, le Gambit Max Lange, avec des idées
semblables à
celles rencontrées dans le Gambit Italien si on excepte quelques
différences
transpositionnelles.
- 4.Fxf7+? Rxf7 5.Cxe5+ Cxe5 (le
Gambit Jerome) : variante extrêmement peu fiable, les blancs sacrifiant
deux pièces
dans l'espoir d'exposer le roi noir et d'obtenir une attaque de mat.
- 4.Cc3 (la variante des Trois
Cavaliers).
Ligne
principale : 4.c3
Dans la ligne principale (Variante Greco), les
blancs
jouent 4.c3 pour préparer l'avance au centre d2-d4. Les noirs peuvent
essayer
de tenir leur "place forte" centrale en e5 avec 4...De7, ou bien ils
peuvent contre-attaquer avec 4...Cf6. La ligne place-forte-centrale
peut continuer ainsi : 4...De7 5.d4 Fb6 6.0-0
d6 7.a4 a6 8.h3 Cf6 9.Te1 0-0.
Le premier à avoir analysé le coup 4...Cf6, plus
agressif, fut Greco au XVIIème siècle. Dans l'Attaque Greco, les blancs
semblent
offrir une pièce majeure pour tendre un piège aux noirs. La partie se
poursuit
:
4. c3 Cf6 5. d4 exd4 6.
cxd4
Les blancs disposent aussi de l'option
6.e5, une ligne appréciée par Evgeny Sveshnikov, avec ensuite 6...d5
7.Fb5 Ce4
8.cxd4 Fb6, avec une position approximativement égale. Sinon, les
blancs
peuvent tenter un gambit, avec 6.0-0, une alternative exposée par
Graham
Burgess dans le livre 101 Chess Opening
Surprises; la ligne intéressante est 6...Cxe4 7.cxd4 d5 8.dxc5 dxc4
9.De2. L'autre
alternative, 6.b4, est, selon Jeremy Silman, réfutée par un fort
sacrifice de
pièce : 6...Fb6 7.e5 d5 8.exf6 dxc4 9.b5 0-0!
6... Fb4+ 7. Cc3 Cxe4
Greco prônait l'attaque sur la tour
blanche en a1, avec 8.0-0, permettant 8...Cxc3!? (9.bxc3 Fxc3? 10.Db3.
Et là,
si les noirs prennent la tour par 10...Fxa1, les blancs gagnent la dame
noire
par 11.Fxf7+ Rf8 12.Fg5 Ce7 13.Te1. Ce piège est aujourd'hui bien
connu, et les
noirs peuvent l'éviter en jouant 10...d5, ou plus tôt 8...Fxc3.) Après
8...Cxc3
9.bxc3, le meilleur coup noir est 9...d5! 10.cxb4 dxc4 11.Te1+ Ce7
12.Da4+! Fd7
13.b5 0-0 14.Dxc4 Cg6!
Cette ligne fut remise au goût du jour
en 1898 par le joueur danois Jørgen Møller, qui en publia une analyse
dans Tidsskrift
for Skak. Dans ce qu'on appelle maintenant l'attaque Møller, les blancs
sacrifient un pion en échange d'un développement plus rapide et de
l'initiative
:
8. 0-0 Fxc3! 9. d5
9.bxc3 et 9.Dc2 sont deux bonnes
alternatives.
9... Ff6
9...Ce5 est intéressant également; une
suite possible: 10.bxc3 Cxc4 11.Dd4 f5 12.Dxc4 d6.
10. Te1 Ce7 11. Txe4 d6
12. Fg5 Fxg5 13. Cxg5
h6!?
On considère que 13...0-0 14.Cxh7! mène
à la partie nulle si les meilleurs coups sont joués. Toutefois, les
noirs
peuvent se tromper en de nombreuses occasions.
14. Fb5+
Après 14.De2 hxg5 15.Te1 Fe6! 16.dxe6
(les blancs peuvent tenter aussi 16.Dd2 c6! 17.dxe6 f6 18.Fd3 d5 19.Tg4
Dc7
20.h3 0-0-0 21.b4, avec peut-être une belle attaque) 16...f6 17.Te3 c6
18.Th3 Txh3
19.gxh3 g6, les blancs n'ont, selon le Grand Maître Larry Kaufman,
probablement
pas de compensation pour le pion sacrifié; 14.Dh5 0-0 15.Tae1 Cg6!
semble également
favorable aux noirs.
14... Fd7 15. De2 Fxb5
16. Dxb5+ Dd7 17. Dxb7
17.De2 Rf8 gagne un second pion.
17... 0-0
Et les noirs sont au moins égaux.
Si les blancs ne souhaitent pas gambiter de
matériel, ils
peuvent, au lieu de 7.Cc3, jouer 7. Fd2; la partie peut se poursuivre
ainsi :
7... Fxd2+ (Kaufman recommande 7...Cxe4!? 8.Fxb4 Cxb4 9.Fxf7+ Rxf7
10.Db3+ d5!?
[10...Rf8 11.Dxb4+ De7 12.Dxe7+ Rxe7 est plus sûr, avec une fin de
partie égale]
11.Ce5+ Re6! 12.Dxb4 c5!?) 8.Cbxd2 d5 9.exd5 Cxd5 10.Db3 Cce7 (10...Ca5
constitue
une alternative, avec en perspective une répétition de coups après
11.Da4+ Cc6
[menaçant 12...Cb6] 12.Db3 Ca5) 11.0-0 0-0 12. Tfe1 c6. Dans cette
position,
les blancs sont plus libres, mais leur pion isolé sur la colonne d peut
constituer une faiblesse. Note: 7.Cbd2 est aussi une option viable pour
les
blancs, même s'il n'offre qu'une presque-égalité. Ce coup n'est pas
populaire
chez les joueurs humains, mais les moteurs d'analyse le recommandent.
Avec 4.d3, les blancs jouent le Giuoco
Pianissimo (en
Italien : "Jeu Très Calme"). Ils choisissent de se développer
lentement, préférant bien préparer la poussée d2-d4. En évitant la
confrontation immédiate, les blancs empêchent la baisse de tension au
centre (qui
a souvent lieu dans cette ouverture grâce à une série d'échange), et
entrent
dans un jeu de manœuvres positionnelles. S'ils jouent c2–c3, la
position sera quelque
peu similaire à celle de la Ruy Lopez, lorsque le fou se replie en c2
via Fc4–b3–c2.
Bien que cette variante ait une réputation de lenteur et de "nullité",
elle a connu un regain de popularité après avoir été abordée par John
Nunn dans
les années 80. Les ordres de coups les plus fréquents sont :
L'habituel
: 4.c3 Cf6 5.d3
La
transposition à partir de l'ouverture du Fou : 2.Fc4 Cf6 3.d3 Cc6 4.Cf3
Fc5
5.c3.
3 – Codes ECO
Les codes ECO traitant du Giuoco Piano sont les
suivants :
C50 Partie Italienne, comprenant les
lignes du Giuoco Piano autres que 4.c3 et 4.b4
C51
Gambit Evans
C52
Gambit Evans, avec 4...Fxb4 5.c3 Fa5
C53
Giuoco Piano, 4.c3:
-
sans 4...Cf6
-
avec 4...Cf6 mais sans 5.d4
-
avec
4...Cf6 5.d4 exd4 mais sans 6.cxd4
C54 Giuoco Piano, 4.c3, avec 4...Cf6
5.d4 exd4 6.cxd4