http://en.wikipedia.org/wiki/Bishop%27s_Opening
L'ouverture du Fou débute par les coups :
1.
e4 e5
2. Fc4
Les blancs attaquent la case f7 des noirs, et
les
empêchent d'avancer leur pion-d en d5. En ignorant la maxime du
débutant "sortez
les cavaliers avant les fous", les blancs laissent libre leur pion-f,
se
réservant la possibilité de jouer f2–f4.
L'ouverture du Fou offre une ressemblance avec le Gambit
Roi et la Partie Viennoise : la poussée f2–f4. A partir de l'ouverture
du fou,
on peut transposer dans ces deux ouvertures, en particulier dans une
variante très
favorable du Gambit du Roi (même si, s'ils sont attentifs, les noirs
peuvent
l'éviter). Des transpositions dans le Giuoco Piano et la Défense des
Deux
Cavaliers ainsi que dans d'autres ouvertures sont également possibles.
L'ouverture du Fou est classée dans
les sections C23 et C24 de l'Encyclopédie des Ouvertures.
Histoire et
utilisation
L'ouverture du Fou est l'une des plus anciennes
à avoir
été analysée; elle fut étudiée par Lucena et Ruy
Lopez. Plus tard,
elle fut jouée par Philidor. Larsen
fut l'un des quelques grands maîtres qui la jouèrent souvent (il
l'employa pour la première fois lors du Tournoi Interzones de 1964).
Bien que
l'ouverture du Fou soit peu jouée aujourd'hui, elle a été quelques fois
utilisée comme arme-surprise par des joueurs tels que Kasparov. Nunn
l'utilise
pour éviter la défense Petrov (1.e4 e5 2.Cf3 Cf6), et Lékó l'a jouée au
Championnat du monde 2007 contre Kramnik, connu pour jouer
régulièrement la
Petrov.
Weaver Adams, dans son ouvrage classique White to Play
and Win, affirmait que l'ouverture du Fou menait à une victoire
forcée des
blancs dès le second coup. Il s'avéra toutefois incapable de le prouver
en
battant des joueurs plus forts que lui, et abandonna l'ouverture du Fou
pour la
Partie Viennoise, dont il dit la même chose. Le grand maître Nick de
Firmian, dans
la 14ème edition de Modern Chess
Openings, arrive à la conclusion que l'ouverture du Fou mène à
l'égalité si
les deux camps jouent les meilleurs coups possibles. Il note que,
"parmi
les joueurs d'échecs modernes, seul Bent Larsen l'a beaucoup jouée,
mais que
même un joueur du calibre de Kasparov s'y est essayé (gagnant contre
Bareev)."
Principales
variantes
Comme le deuxième coup blanc ne présente aucune
menace
directe, les noirs disposent de nombreuses réponses possibles. Comme
nous
allons le voir, l'ouverture du Fou offre des opportunités de
transpositions dans
plusieurs autres types de parties ouvertes.
Défense
de Berlin : 2...Cf6
Le second coup noir le plus populaire est
probablement 2...Cf6,
qui force les blancs à décider comment défendre leur pion-e.
Après 3.d3, les noirs doivent faire attention de
ne pas
dériver vers une variante inférieure du Gambit Roi Refusé. Une
continuation qui
évite cet écueil : 2...Cf6 3.d3 c6 4.Cf3 d5 5.Fb3 Fd6. Possible
également : 3...d6
(au lieu de 3...c6) 4.f4 exf4 5.Fxf4 Fe6!, qui neutralise le fou-roi
des blancs.
Parfois, les blancs choisissent l'ordre de coups de
l'ouverture du Fou pour transposer dans le Giuoco Piano tout en
empêchant les
noirs de jouer la défense Petrov. Par exemple, avec 2...Cf6 3.d3 Cc6
4.Cf3 Fc5 on
atteint le Giuoco Pianissimo.
Le gambit Urusov doit son nom au prince russe Sergey
Semyonovich Urusov (1827–1897). Après 2...Cf6 3.d4 exd4 (3...Cxe4
4.dxe5 donne
l'avantage aux blancs) 4.Cf3, les noirs peuvent transposer dans la
défense des
Deux Cavaliers par 4...Cc6, ou bien refuser le gambit avec 4...d5
5.exd5 Fb4+
6.c3 (6.Rf1 est recommandé par Michael Goeller : gain d'un pion au prix
du
droit de roquer) 6...De7+ 7.Fe2 dxc3. Ensuite, 8.bxc3 et 8.Cxc3 offrent
tous
deux des chances à peu près égales. Sinon, les noirs peuvent accepter
le
gambit, avec 4...Cxe4 5.Dxd4 Cf6 (5...Cd6? 6.0-0 donne aux blancs une
attaque
irrésistible), et les blancs poursuivent avec Cc3, Fg5, Dh4, 0-0-0, et
s'apprêtent
à répondre à ...0-0 et ...h6 par le
sacrifice de pièce Fxh6, exposant le roi noir. Les noirs ont une
position
solide, sans véritable faiblesse, mais les blancs ont en compensation
du pion
de bonnes chances d'attaque et une bonne activité de leurs pièces. On
atteint
parfois le gambit Urusov à partir de la défense Petrov : 1.e4 e5 2.Cf3
Cf6 3.d4
exd4 4.Fc4.
Le gambit Boden–Kieseritzky tient son nom du joueur et
écrivain anglais Samuel Boden et de Lionel Kieseritzky. Boden publia la
première analyse de ce gambit en 1851. Les théoriciens des ouvertures
considèrent qu'après 2...Cf6 3.Cf3 Cxe4 4.Cc3 Cxc3 5.dxc3 f6, l'attaque
blanche
ne vaut pas tout à fait un pion. La partie peut se poursuivre 6.0-0 Cc6
(et pas
6...Fe7? 7.Cxe5! avec une super attaque; 6...d6 est jouable également)
7.Ch4 g6
8.f4 f5 9.Cf3 (9.Cxf5? d5!) e4 10.Cg5 (10.Ce5 De7!, menaçant Dc5+ est
un coup
fort) Fc5+. Dans la pratique, le retard de développement des noirs
ainsi que
l'impossibilité de roquer sur l'aile-roi peuvent s'avérer très
problématiques.
Il existe une solution plus sûre pour les noirs, la suite
solide prônée par Paul Morphy : 5...c6 6.Cxe5 d5, rendant le pion avec
jeu égal.
Notons également 4...Cc6!? (au lieu de 4...Cxc3) 5.0-0 (5.Cxe4 d5) Cxc3
6.dxc3 De7!,
où, selon Bobby Fischer (dans My 60 Memorable Games), "les
blancs
n'ont pas de compensation pour le pion."
Les noirs peuvent aussi décliner le pion, en jouant 3...Cc6,
transposant dans la défense des Deux Cavaliers. Ils doivent toutefois
se
préparer à offrir eux-mêmes un gambit après 4.Cg5. Les blancs peuvent
également
les inviter à une déclinaison du gambit Boden–Kieseritzky, avec 4.0-0
Cxe4 5.Cc3.
Deux ordres de coups irréguliers : 2.Cc3 (Vienne) Cf6 3.Fc4
Cxe4 4.Cf3 et 2.Cf3 Cf6 (Défense Petrov) 3.Fc4 Cxe4 4.Cf3.
Résumé après 2...Cf6
3.Cc3 (partie Viennoise, par transposition)
3.d3
3.d4 (gambit de Ponziani)
3...exd4
4.Dxd4
Cc6 (partie du Centre, par transposition)
3...exd4
4.Cf3
(gambit Urusov)
4...Fc5
5.0-0 Cc6 (attaque Max Lange Attack, par transposition)
4...Cc6 (défense
des Deux Cavaliers, par transposition)
4...Cxe4 5.Dxd4
(gambit Urusov accepté)
3.Cf3 (défense Petrov, par transposition)
3...Cxe4
4.Cc3
(gambit Boden–Kieseritzky)
3.f4 (gambit Greco)
3...Cxe4
4.d3 Cd6
5.Fb3 Cc6 ou 5...e4
3...exf4
(gambit
du Roi, par transposition)
Après
3.d4 (gambit Ponziani)
Après 3.f4 (gambit Greco)
La Défense Classique est la réponse noire
symétrique,
2...Fc5. Les blancs peuvent ensuite transposer dans la Partie Viennoise
(3.Cc3)
ou the Giuoco Piano (3.Cf3), ou bien rester dans l'Ouverture du Fou,
avec le
Gambit Wing (3.b4) ou la Variante Philidor (3.c3). La ligne principale
de la
Variante Philidor se poursuit ainsi : 3. c3 Cf6 4. d4 exd4 5. e5 d5! 6.
exf6
dxc4 7. Dh5 0-0 8. Dxc5 Te8+ 9. Ce2 d3 10.Fe3. Des transpositions vers
le
Gambit du Roi Refusé et le Giuoco Piano sont aussi possibles après 3.d3.
Avec le gambit Wing, on aboutit à des positions
similaires à celles du Gambit Evans. On peut transposer dans ce gambit,
par
exemple : 3.b4 Fxb4 4.c3 Fa5 5.Cf3 Cc6.
La réponse noire la plus énergique à la Variante Philidor
est le Contre-gambit Lewis, 3.c3 d5, du nom du joueur d'échecs et
écrivain
anglais William Lewis (1787–1870) qui en publia une analyse en 1834.
Parmi les amateurs, 3.Df3 et 3.Dh5 sont populaires aussi,
de par la menace immédiate de coup du berger. Mais cette menace est
facilement
parée (par exemple : 3.Dh5 De7) et ces coups sont considérés comme
inférieurs,
car ils freinent le développement des blancs ou exposent leur dame, ce
qui mène
à une perte de temps.
Résumé après 2...Fc5
3.b4 (gambit Wing)
3.c3 (variante
Philidor)
3...d5 (contre-gambit Lewis)
3...d6
3...Cf6
3.Cc3 (partie Viennoise, par transposition)
3.d3
3.Cf3 Cc6 (Giuoco Piano, par transposition)
3.Dg4
3.b4 (gambit Wing)
3.c3 (variante Philidor)
3.d3
Les autres seconds coups noirs sont rarement
joués. Si
les noirs tentent de transposer dans la défense hongroise, avec
2...Fe7?, alors
3.Dh5 gagne un pion.
Le contre-gambit Calabrais (2...f5?!) doit son nom à la
patrie de Greco, la Calabre. Il s'agit d'un coup dont la réputation est
douteuse, car la ligne recommandée par Carl Jaenisch, 3.d3 Cf6 4.f4 d6
5.Cf3,
offre l'avantage aux blancs.
Résumé des autres
réponses noires
2...c6 (contre-attaque Philidor)
2...Cc6
2...d6
2...f5?! (contre-gambit
Calabrais)
3.d3 (variante Jaenisch)