Le Gambit de l'Eléphant

Le Gambit de l'Eléphant, (autrement appelé Contre-Gambit du Pion-Dame, ou Contre-Attaque Englund) est l'ouverture, peu jouée, qui débute par les coups suivants :

1. e4 e5

            2. Cf3 d5!?

Dans ce gambit, les noirs ignorent l'attaque sur le pion e et tentent immédiatement de disputer l'initiative aux blancs. L'idée est que le sacrifice de ce pion, qui permet aux noirs de gagner un temps, mérite un dédommagement. La position résultante peut s'avérer délicate à gérer pour les blancs, et par conséquent il s'agit d'une bonne ouverture-surprise pour les noirs. Toutefois, le Gambit de l'Eléphant est considéré être peu sûr, car si les blancs jouent correctement, les noirs n'obtiennent pas de compensation suffisante pour le pion sacrifié. Philip Corbin est l'un des principaux partisans actuels du Gambit de l'Eléphant.

Les lignes du Gambit de l'Eléphant

A : 3.exd5

a) 3...e4 4.Qe2 Nf6

b) 3...e4 4.Qe2 f5

c) Le gambit de l'Eléphant proprement dit : 3...Bd6

B : 3.Nxe5

C : Autres lignes

Les blancs peuvent capturer n'importe lequel des pions centraux des noirs, et prendre l'avantage, en jouant soit 3.exd5, soit 3.Cxe5. Avec un pion central éliminé, les noirs se retrouvent dans une position passive, dans laquelle les blancs ont clairement l'initiative de par le fait qu'ils contrôlent plus d'espace.

A : 3.exd5

Parmi les réponses noires à 3.exd5, citons 3...e4 et 3...Fd6 (le Gambit de l'Eléphant proprement dit). 3...Dxd5 sauve le pion, mais ne peut empêcher les blancs de prendre un gros avantage de développement par 4.Cc3.

a)  3...e4 4.De2 Cf6

Un exemple classique est : 3...e4 4.De2 Cf6 5.d3 Dxd5 6.Cbd2 Fe7 7.dxe4 De6 qui laisse les blancs avec un pion de plus, même si le développement noir est un peu moins catastrophique.

D'autres alternatives, après 4...Cf6 :

• 5.d3 Fe7 6.dxe4 0-0 7.Cc3 Te8 8.Fd2 Fb4 9.0-0-0, avec avantage blanc (Nick de Firmian).

• 5.Cc3 Fe7 6.Cxe4:

o   6...Cxd5 7.d3 0-0 8.Dd1 Fg4 9.Fe2 f5 10.Cg3 Cc6 11.c3 avec léger avantage aux blancs, comme dans Salomonsson–H. Sorenson, Malmo 1982 (de Firmian).

o   6...0-0 7.Cxf6+ Fxf6 8.d4 Te8 9.Fe3, avec supériorité blanche notable (de Firmian).

b) 3...e4 4.De2 f5

3...e4 4.De2, les noirs jouent 4...f5 5.d3 Cf6 6.dxe4 fxe4 7.Cc3 Fb4 8.Db5+ c6 9.Dxb4 exf3, avec 10.Fg5 cxd5 11.0-0-0 Cc6 comme dans Tal–Lutikov, Tallinn 1964 (cf. de Firmian) avec avantage blanc.

c) Le Gambit de l'Eléphant proprement dit : 3...Fd6

B : 3.Cxe5

Après 3.Cxe5 :

• Les noirs peuvent jouer 3...Fd6 4.d4 dxe4 5.Fc4 Fxe5 6.Dh5 Df6 7.dxe5, et on admet que les blancs sont légèrement mieux.

• In Lob–Eliskases, Championnat d'Allemagne 1929, les noirs jouèrent 3...dxe4. La partie se poursuivit ainsi : 4.Fc4 Dg5 5.Fxf7+ Re7 6.d4 Dxg2 7.Tf1 Fh3 8.Fc4 Cf6 9.Ff4, et les blancs l'emportèrent.

• 3...De7? mène à un avantage blanc, après 4.d4 f6 5.Cd3 dxe4 6.Cf4 Df7 7.Cd2 (Bondarevsky–Lilienthal, URSS 1941).

C : Autres lignes

3.d4 peut être utilisé pour sortir des sentiers battus.