GAMBIT DANOIS

http://en.wikipedia.org/wiki/Danish_Gambit

 

 

Le Gambit Danois, connu sous les noms de Gambit Nordique en allemand, et de Gambit Norvégien en néerlandais, est l'ouverture qui commence par les coups :

1. e4 e5

2. d4 exd4

3. c3

danois

Les blancs sacrifient un ou deux pions sur l'autel du développement rapide et de l'attaque. Cependant, s'ils jouent attentivement, les noirs peuvent en toute sécurité accepter un pion et même les deux, ou bien simplement décliner le gambit avec de bonnes perspectives.

 

Le joueur danois Martin Severin From tenta cette ouverture lors du tournoi de Paris 1867, et on la lui attribue souvent, bien qu'il soit probable qu'elle ait été connue auparavant. Le Gambit Danois avait un certain succès chez les maîtres de l'attaque, dont Alekhine, Marshall, Blackburne et Mieses, mais comme des lignes plus défensives pour les noirs furent découvertes et améliorées, elle perdit sa popularité dans les années 1920. Aujourd'hui, elle est rarement jouée à top-niveau.

 

Histoire

Dès le départ, la nomenclature du Gambit Danois a été très embrouillée. L'idée vient d'une célèbre partie par correspondance opposant Londres à Edinburgh qui se déroula en 1824 : 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.d4 exd4 4.Fc4 Fc5 5.c3 De7 6.0-0 dxc3 7.Cxc3. Le suédois Hans Lindehn joua 1.e4 e5 2.d4 exd4 3.c3 très régulièrement dès 1857. Il battit avec ce gambit Wilhelm Steinitz (qui allait devenir champion du monde) à Londres en 1864. Il est possible que Severin From ait rencontré Lindehn à Paris durant cette période et qu'il ait découvert cette ouverture à cette occasion. Selon Graham Burgess, au Danemark, cette ouverture est appelée Gambit Nordique.

 

On observe fréquemment une transposition dans le Gambit Göring, car Cf3 pour les blancs et Cc6 pour les noirs sont des coups logiques. Et vu que Carl Theodor Göring jouait également souvent le double-gambit, il n'existe que peu de différence entre les deux.

 

Il est à noter que l'idée de sacrifier un seul pion (Cxc3) est plus ancienne dans le Gambit Göring que dans le Gambit Danois. Paul Morphy y fit face lors du 1er American Chess Congress de 1857, contre Alexander Meek. Concernant le Danois, soulignons qu'Alexander Alekhine utilisait 1.e4 e5 2.d4 exd4 3.c3 dxc3 4.Cxc3, mais dans des parties sans enjeu.

 

Lignes principales

Le Gambit Danois est une variante de la Partie du Centre, suffisamment importante pour être traitée à part par l'ECO, sous le code C21.

 

Après 1.e4 e5 2.d4 exd4 3.c3, les noirs peuvent tranquillement décliner le gambit, par 3...d6, 3...De7, ou 3...d5 (Défense Sörensen ou Défense Capablanca). S'ils se lancent dans le Gambit Danois Accepté, avec 3...dxc3, les principales possibilités sont 4.Cxc3 et 4.Fc4.

 

Variante Alekhine : 4.Cxc3

Alekhine recommandait 4.Cxc3. Cette ligne voit souvent une transposition dans le Gambit Göring de la Partie Ecossaise. Il n'existe que peu de lignes dans lesquelles les noirs omettent Cc6 et/ou les blancs omettent Cf3. Cet ordre de coup permet aux blancs d'éviter la ligne principale du Gambit Göring (1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.d4 exd4 4.c3 dxc3 5.Cxc3 Fb4), en particulier en se réservant la possibilité de répondre à ...Fb4 en développant le cavalier-roi en e2 plutôt qu'en f3, ce qui empêche les noirs de désorganiser la structure de pions de leur aile-dame. C'est l'option que choisit Alekhine dans la partie qui l'opposa à Pomar (voir ci-dessus).

 

Suite de Lindehn : 4.Fc4

Sinon, les blancs peuvent offrir un second pion, par 4.Fc4. Ce pion peut être refusé en toute sécurité, en transposant dans le Gambit Göring. Si les noirs acceptent le pion, les blancs vont pouvoir ratisser l'aile-roi noire avec leurs deux fous, après 4...cxb2 5.Fxb2. Ce coup sera souvent suivi de Db3 (si c'est possible), pour faire pression sur les cases b7 et f7. A cela s'ajoute l'emprise sur la grande diagonale (la case g7 en particulier), ce qui rend difficile le développement des fous noirs.

 

Schlechter a proposé l'une des défenses les plus sûres pour les noirs : en rendant un des pions avec 5...d5, ils gagnent du temps pour achever leur développement. Après 6.Fxd5 Cf6 (Fb4+ est possible aussi) 7.Fxf7+ Rxf7 8.Dxd8 Fb4+ 9.Dd2 Fxd2+ 10.Cxd2 c5, les noirs regagnent la dame. La plupart des théoriciens estiment que cette position est égale, mais certains pensent que la majorité aile-dame donne aux noirs l'avantage dans la fin de partie. La popularité du Gambit Danois s'effondra après que la défense Schlechter fut présentée, car les positions qui en résultent ne sont pas exactement ce que les blancs recherchent lorsqu'ils jouent un gambit. Quelques essais ont été faits pour remettre au gout du jour l'idée de ce gambit. En particulier, le joueur Allemand d'échecs par correspondance Ingo Firnhaber a tenté 7.Cc3, mais selon Karsten Müller et Martin Voigt dans  Danish Dynamite, cette ligne ne donne qu'une compensation insuffisante après 7...Cxd5 8.Cxd5 Cbd7 (8...c6?? 9.Cf6+) 9.Cf3 c6, car le sacrifice de pièce 10.0-0 est douteux à cause de 10...cxd5 11.exd5 Fe7! Si les blancs au lieu de cela jouent 6.exd5, leur fou de cases blanches est bloqué, et après 6...Cf6 7.Cc3 Fd6, les noirs peuvent se développer relativement tranquillement.

 

Le gros avantage de l'ordre de coups de Göring (Cf3 en premier, avant c3) est qu'il permet d'éviter la défense de Schlechter, vu qu'après 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.d4 exd4 4.c3 dxc3 5.Fc4 cxb2 6.Fxb2, les noirs ne peuvent plus jouer 6...d5. Et le gros point fort de 2.d4 exd4 3.c3 est la possibilité de répondre à 3...d5 par 4.exd5 Dxd5 5.cxd4 Cc6 6.Fe3 au lieu de 6.Cf3, qui transpose dans le Gambit Göring Refusé (rappelons-en le principal écueil : la Variante Capablanca, 6.Cf3 Fg4 7.Fe2 Fb4+ 8.Cc3 Fxf3 9.Fxf3 Dc4, et les blancs doivent échanger les dames ou se priver de roque). Autre avantage, éviter les autres choix noirs après 2.Cf3.