L'ouverture 1. d4 d5 2. c4 e5 s'appelle "Contre-Gambit Albin".
1 Histoire
Bien que cette ouverture eut déjà été jouée au tournoi de Milan en 1881 par Cavallotti contre Salvioli, elle prit le nom d'Adolf Albin, qui l'utilisa face à Lasker à New York en 1893. Il s'agit d'une réponse au gambit dame peu usuelle.
2 Variantes
Le Contre-Gambit Albin est classé dans les sections D08 et D09 de l'Encyclopédie des Ouvertures d'Echecs.
La suite habituelle est 3.dxe5 d4; en échange du pion sacrifié, les noirs ont un pion central dans le camp blanc et quelques chances d'attaque. Souvent, les blancs vont essayer de rendre le pion offert par les noirs au bon moment pour prendre l'avantage sur le plan positionnel.
2.1 Le piège de Lasker
Le pion noir en d4 est plus fort qu'il n'y paraît. L'insouciant 4.e3? peut déboucher sur le piège de Lasker. Après 4...Fb4+ 5.Fd2 dxe3, 6.Fxb4?? est une grave erreur; en effet: 6...exf2+ 7.Re2 fxg1=C+ et les noirs gagnent. La sous-promotion dès le septième coup rend le piège de Lasker particulièrement remarquable.
2.2 La variante Spassky
Dans la variante Spassky, les blancs jouent 4.e4, profitant du fait que la prise en passant doit par définition être effectuée immédiatement après l'avance de deux cases (or 4...dxe3e.p.? 5.Dxd8+!). Ensuite, après (par exemple) 4...Fb4+ 5.Fd2, les noirs n'ont plus la possibilité de prendre en passant en d3, et le pion e des blancs occupe le centre.
2.3 Ligne principale
La ligne principale est 4.Cf3 Cc6 (4...c5 autorise 5.e3, puisque les noirs ne peuvent plus mettre le roi blanc en échec avec le fou). Au cinquième coup, les blancs disposent de trois grandes options : 5.a3, 5.Cbd2 et 5.g3. Le moyen le plus sûr pour eux de prendre l'avantage est le fianchettement de leur fou roi : 5.g3, suivi de Fg2 et Cbd2. Les noirs vont souvent roquer sur l'aile-dame. La suite la plus jouée est 5.g3 Fe6 6.Cbd2 Dd7 7.Fg2 0-0-0 8.0-0 Fh3.