L’ouverture Larsen, 1.b3, doit son nom au grand maître Danois Bent Larsen. Celui-ci s’inspira de l’exemple du grand joueur et théoricien Letto-Danois Aron Nimzowitsch (1886-1935), qui jouait souvent 1.Cf3, suivi de 2.b3 (ce qu’on appelle parfois l’attaque Nimzowitsch-Larsen). La Larsen est classée dans la section A01 de l’encyclopédie ECO des ouvertures.
L’ouverture de flanc 1.b3 prépare la mise en fianchetto du fou dame, qui dès lors sera en bonne position pour contrôler les cases centrales et pour mettre la pression sur l’aile-roi noire, habituelle cible de cette ouverture. Assez souvent, le fou en b2 constitue une source d’irritation récurrente pour les noirs, et les blancs ne doivent surtout pas l’échanger à la légère.
Bien que Bent Larsen ait obtenu, au début, de très bons résultats avec cette ouverture, il essuya un revers en 1970, lors du match URSS - Reste du Monde à Belgrade. Il l’employa à cette occasion contre le Champion du monde d’alors, Boris Spassky, et perdit en tout juste 17 coups, une défaire remarquablement rapide, tout particulièrement lorsqu’on joue avec les blancs. Larsen et son ouverture subirent une autre défaite décisive, face à Balinas, en 1975 à Manille.
1 – Popularité
1.b3 est moins populaire que 1.g3 (l’ouverture Benko), qui prépare un rapide petit roque. Larsen utilisait fréquemment des ouvertures non-conventionnelles de ce type. Il pensait que cela lui apportait un avantage, du fait que les noirs, probablement peu familiers de telles ouvertures, seraient conséquemment obligés de s’appuyer sur leurs propres capacités intrinsèques, et non sur leur mémoire (ils auront en effet très probablement pris le temps de mémoriser et d’analyser longuement les ouvertures blanches plus communes). Plus récemment, la N-L jouit - pour les mêmes raisons - d’un regain de popularité au travers des Echecs freestyle (humain + ordinateur vs humain + ordinateur).
2 – Lignes principales
Les noirs disposent de plusieurs options pour s’opposer à 1.b3. Les plus courantes sont :
1...e5, la variante Moderne, est la réponse la plus courante; elle a l’avantage de permettre l’occupation du centre et de limiter la portée du fou des blancs. La partie se poursuit habituellement par 2.Fb2 Cc6, respectivement attaquant et défendant le pion e4, puis 3.e3, avec pour idées Fb5, Ce2, et peut-être f4 et 0-0.
1...d5, la variante Classique, est la seconde réponse en popularité; de même qu’e5, elle permet l’occupation du centre, et elle permet également de se réserver la possibilité de mettre le fou roi en fianchetto, pour s’opposer au fou des blancs. Si les noirs choisissent la variante Classique, les blancs peuvent transposer dans des défenses indiennes inversées.
1...Cf6, la variante Indienne, développe simplement une pièce sans, dans un premier temps, faire le choix d’une structure de pions ou d’une autre.
1...c5, la variante Anglaise, permet ensuite ...d5, ou ...d6 suivi de ...e5, par exemple : 2.Fb2 d6 3.Cf3 e5.
1...f5, la variante Hollandaise.
Parmi les lignes moins usuelles, on distingue :
1...e6, les noirs mettent en place une variante de la défense Française. Dans cette position, Keene recommande 2.e4, puis, si 2...d5, alors 3.Fb2!
1...c6, une variante Caro-Kann, prépare ...d5. À nouveau, Keene recommande 2.e4, et si 2...d5, 3.Fb2.
1…b6, la variante Symétrique.